Ces marques réussissent l'exploit de baisser en gamme sans perdre leur prestige. Comment l'expliquer ?
Elargissant leur clientèle en baissant leur gamme de prix (les Bentley et les Aston Martin modernes coûtent environ moitié moins cher que les modèles d'avant), ces marques deviennent accessibles à un public qui, sauf exception, n'a pas possédé des modèles de l'ère ancienne.
Ces conducteurs ne sont donc pas en mesure de comparer les deux générations, ce qui leur montrerait que le prestique que ces marques tiraient du caractère artisanal de leur fabrication est désormais moins justifié.
Les véhicules auxquels ce public peut comparer les Bentley et les Aston Martin modernes sont, principalement, les Ferrari (F430), les Porsche (997), les BMW (M6), les Mercedes (CL, SL) de prix équivalent.
Logiquement, pour ces acheteurs, les Bentley et les Aston Martin modernes restent des voitures de prestige parce qu'elles se comparent aux véhicules qui, pour ce public, correspondent aux véhicules de prestige. Et dès lors que le groupe de ces personnes va s'élargissant, cet avis se diffuse et finit par s'imposer.
Le groupe, peu nombreux et en voie d'extinction naturelle, des possesseurs de modèles de l'ancienne ère, n'est sans doute pas de cet avis - sans être au demeurant forcément critique à l'égard de la nouvelle approche commerciale. Mais il est numériquement minoritaire et son avis ne peut inverser la tendance.
Ainsi ces marques ont-elles maintenu leur prestige en s'alignant sur la gamme qui, aux yeux d'un groupe de personnes plus nombreux que leur ancienne clientèle, correspondait à celle du véhicule de prestige.
Ceci, évidemment, ne durera que tant que le créneau qu'elles ont délaissé ne sera pas ré-occupé par d'autres fabriquants.
(Copyrights photos : auteur)
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